Georgia Spiropoulos 2005-06

Commande : IRCAM - Choeur Accentus
Création : Centre Pompidou 10.06.2006
Direction : Laurence Equilbey
Assistant musical : Benoit Meudic
Ingénieur Son : Joachim Olaya

Paper"Klama" by Allen S. Weiss

à György Ligeti


KLAMA
(Lament)



pour choeur mixte, électronique temps réel
& documents sonores

durée: ~14'30



for mixed choir, live electronics
& audio documents

duration: ~ 14'30



Klama, pièce pour chœur mixte, électronique temps réel et sons pré-enregistrés, trouve sa source dans les rites des morts caractéristiques de la région du Magne au sud du Péloponnèse. Le terme kláma désigne autant les pleurs que la lamentation rituelle; il caractérise  une "polyphonie" intégrant monodies improvisées (mirolóya), épodes, pleurs, cris et monologues, accompagnés de gestes rituels.

Plutôt qu'un chant, la lamentation, par sa violence acoustique, peut être considérée comme une altération de la vocalité : une altération, qui, due au choc émotionnel, affecte à l'identique la tonalité, le timbre et la langue. Pratiquée par des femmes, habituellement à la maison devant le corps du défunt, cette "polyphonie" est une sorte d'accompagnement et d'appropriation du mort, ré-organisant les structures sociales. À ce rituel succède la monodie byzantine d'une messe orthodoxe célébrée à l'église. Les deux formes se réunissent ensuite de façon simultanément complémentaire et opposée, en une sorte de dissémination et éparpillement acoustique chaotique.

Dans la structure de  Klama, j'ai voulu garder et explorer cette opposition dramatique qui sépare et fait cohabiter deux cultures étrangères, orale et écrite, païenne et savante. L'œuvre prend la forme d'un triptyque : kláma - mélos - diasporá (lamentation, monodie, dissémination). Le matériau de Klama provient de l'enregistrement de la voix de Katerina Xirou ainsi que d'autres enregistrements trouvés et réalisés in situ.

L'écriture se développe parallèlement sur trois niveaux qui interagissent et se superposent telles les Übermalungen  des Totenmasken d' Arnulf Rainer (peintures sur photographies des masques des morts); l'écriture vocale utilise des traits mélodiques et certaines techniques de la voix endeuillée; l'écriture électroacoustique agence des matériaux bruts ou transformés, intégrant le bruit et la dégradation du support analogique (disque vinyle et cassette audio); axé principalement sur le timbre, le traitement électronique se concentre, lui, sur la distorsion, le filtrage par "masque", l'accentuation du souffle, la granulation et la modulation d'amplitude. Il agit sur les voix du chœur en temps réel et fait figure de métaphore des perturbations vocales inhérentes à la lamentation.

Georgia Spiropoulos



Publications (pdf) :

SMC 2007 proceedings :
"Klama, the Voice from Oral Tradition in Death Rituals to a Work for Choir & Live Electronics"


Allen S. Weiss :
"Varieties of Audio Mimesis : Musical Evocations of Landscape"




Klama, a work for mixed choir, live electronics and pre-recorded sounds, has its roots in the death rituals, performed in the region of Mani, in south Peloponese. The meaning of the word kláma is simultaneously "cry" and "ritual lament". It characterizes a "polyphony" encompassing improvised monodies (moirolóya), epodes, crying, screams and monologues, accompanied by ritual gestures.

Due to its acoustic violence, lament can be considered more like an alteration of vocality rather than a song; an alteration which, because of the emotional shock, affects tonality, timbre and language as well. Performed by women, mainly at the house of the dead person in front of the corpse, this "polyphony" is a kind of accompaniment and appropriation of the dead, reorganizing the social structures. This ritual is followed by the Byzantine monody of an Orthodox Funeral Mass celebrated in the church. The two forms are then joined in a complementary and at the same time antithetic way, in a kind of chaotic acoustic dissemination and dispersal.

In the structure of Klama my intention was to (keep and) explore this dramatic opposition which separates and brings together two cultures dissimilar to each other, an oral and a formal one, a rural and an literary culture. The work has the form of a triptych: kláma - mélos - diasporá (lament, monody, dissemination). The material of Klama originated from the recording of Katerina Xirou's voice, together with others, found and performed in situ.

The musical text evolves at three levels in parallel. These three levels are superimposed and in interaction with each another, like the Übermalungen of Totenmasken of Arnulf Rainer (overpaintings on the photographed people's death masks). The vocal text uses melodic traits and certain techniques of the mourning voice. The electroacoustic text assembles together rough or transformed material, integrating the noise and the deterioration of the analog storage medium (vinyl record and audio tape); mainly focused on timbre, the electronic treatment focalizes on distortion, "mask" filtering, accentuation of breath, granular synthesis and amplitude modulation. It has an effect on the voices of the choir in real time and acts as a metaphor of the vocal perturbations inherent in the lament.

Georgia Spiropoulos



Publications (pdf) :

SMC 2007 proceedings :
"Klama, the Voice from Oral Tradition in Death Rituals to a Work for Choir & Live Electronics"


Allen S. Weiss :
"Varieties of Audio Mimesis : Musical Evocations of Landscape"





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